Les créateurs de start-up et les investisseurs donnent de la voix. Depuis ce week-end, ils multiplient les prises de position sur Internet contre le projet de loi de finances 2013, présenté vendredi par le gouvernement.
Les critiques se concentrent sur une mesure phare annoncée par le ministre de l’Économie, Pierre Moscovici: la taxation des revenus du capital au même niveau que les revenus du travail. Ce nouveau principe édicté par le gouvernement pourra conduire dans certains cas à une forte hausse des prélèvements sur les bénéfices dégagés par les créateurs de start-up lors de la revente de leurs sociétés.
Concrètement, la taxe sur les plus-values de cession des entreprises devrait passer d’un taux unique de 19% à un barème progressif calqué sur l’impôt sur le revenu (de 5,5% à 45%). Un mécanisme d’abattement favorisera les investissements à long terme. «Cette mesure produira des effets favorables pour les ménages aux revenus modestes et moyens», car la taxe actuelle ne profite qu’«aux contribuables imposés dans les tranches supérieures du barème», fait valoir le gouvernement (pdf, page 8).
Pour certains patrons de start-up et investisseurs, la mesure est au contraire confiscatoire et risque de décourager la création d’entreprises en France. En intégrant les cotisations sociales, au plus haut du barème et sans abattement, les prélèvements pourront théoriquement atteindre 60,5%, au lieu de 32,5%. «Ce niveau de taxation est extraordinairement élevé. Il y a un sentiment d’expropriation, de nationalisation larvée», explique au Figaro Jean-David Chamboredon, directeur du fonds Isai et administrateur du lobby numérique France Digitale.
La fronde, lancée vendredi sur latribune.fr par Jean-David Chamboredon, a pris de l’ampleur tout le week-end. «Les taxes sur l’immobilier et les œuvres d’art ne bougent pas, mais haro sur l’entrepreneur», accuse Pierre Chappaz, fondateur de Kelkoo et Wikio et PDG d’eBuzzing. Des blogs, tombés en désuétudes, ont été relancés pour l’occasion. «Qui va être assez riche et assez fou pour investir un sou dans une entreprise française désormais», demande Olivier Bernasson, fondateur du site Pecheur.com.
Le mouvement a inspiré la création d’un groupe sur Facebook, appelé «Les Pigeons». Très organisé, il réunissait 7500 «amis» lundi après-midi tandis que 3400 personnes suivaient le compte @DefensePigeons, dont le fondateur de Free, Xavier Niel, a remarqué L’Expansion.
«Nous croyons en la puissance des médias sociaux que nous maîtrisons parfaitement et sommes persuadés que la mobilisation générale initiée ici va faire comprendre au gouvernement qu’il se trompe de combat en s’attaquant aux entrepreneurs», font-ils valoir. Un rassemblement est prévu dimanche 7 octobre, à 15 heures, devant l’Assemblée nationale à Paris.
Sources : Le Figaro / Le Journal du Siècle
Catégories :Entreprises, Internet, Présidence Hollande
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