Et si le réchauffement climatique, au lieu de faire grimper le mercure, plongeait l’Europe et l’Amérique dans une période de grand froid ? Ce scénario digne d’un film de Roland Emmerich est aujourd’hui partagé par de nombreux climatologues.Les courants océaniques transportent de la chaleur. Prenons l’exemple du Gulf Stream. Le courant se déplace d’une zone tropicale vers une zone de hautes latitudes. Il est chaud près des côtes de la Floride, puis se déplace vers le nord en libérant progressivement de sa chaleur dans l’atmosphère. C’est un mécanisme par lequel l’océan régule le climat, particulièrement à nos latitudes.
Mais la fonte de la banquise qui couvre l’Arctique pourrait perturber ou même stopper de grands courants qui traversent l’océan Atlantique. Sans la chaleur conséquente que ces courants océaniques délivrent – comparable à la production d’électricité d’un million de centrales nucléaires – la température moyenne de l’Europe reculerait ainsi de 5 à 10 ° C environ. La côte est de l’Amérique du Nord serait sensiblement moins affectée par le refroidissement. Une telle baisse du mercure ramènerait l’Europe occidentale aux mêmes températures moyennes que celles qui sévissaient à la fin de la dernière ère glaciaire, il y a environ 20.000 ans.
Certains scientifiques pensent que ce changement dans les courants océaniques pourrait survenir très vite : d’ici une dizaine d’années, selon Robert Gagosian, président et directeur du Consortium for Ocean Leadership. D’autres, plus sceptiques, doutent qu’il ne se produise le moindre changement. La menace reste toutefois suffisamment crédible pour que le Pentagone en prenne note. Andrew Marshall, du département de la Défense des Etats-Unis, a publié un rapport en 2003 détaillant de quelle manière un changement des courants océaniques, dans un avenir proche, pourrait compromettre la sécurité nationale.
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